C’est le double coup dur. Non seulement votre moto a été volée, mais vous recevez quelques semaines plus tard un courrier de votre assureur vous informant qu’il refuse de vous indemniser. Le motif invoqué est souvent le même : « non-respect des conditions de garantie » ou « absence de traces d’effraction ». Face à ce refus, le sentiment d’injustice est immense. Êtes-vous sans recours ?
Non. Une décision de refus de l’assurance n’est pas une fatalité. Elle est souvent basée sur une interprétation stricte de votre contrat. Mais cette interprétation peut être contestée. Connaître les motifs de refus les plus courants et la procédure de contestation est la clé pour défendre votre dossier et obtenir l’indemnisation à laquelle vous avez droit.
Les infos à retenir
- 📖 Le contrat est la loi des parties : Le premier réflexe est de relire très attentivement votre contrat d’assurance, en particulier les clauses d’exclusion de la garantie vol. Le refus de l’assureur doit être justifié par l’un de ces articles.
- 🔐 La cause N°1 de refus : la protection non conforme. L’assureur invoque souvent que vous n’avez pas utilisé un antivol agréé SRA/NF, ou que la moto n’était pas attachée à un point fixe, comme stipulé dans le contrat.
- 🔑 L’absence d’effraction : le « vol à la souris ». Pour les motos avec démarrage sans clé, l’assureur peut refuser l’indemnisation s’il n’y a pas de trace de forçage du Neiman, arguant d’un vol électronique. C’est un point très contestable.
- ✉️ La contestation se fait par étapes : Il faut suivre une procédure graduée : d’abord une contestation par lettre recommandée, puis la saisine du Médiateur de l’assurance, et enfin, le recours en justice.
Quels sont les motifs de refus les plus courants de l’assurance ?
Un assureur ne peut pas refuser de vous indemniser par caprice. Son refus doit obligatoirement s’appuyer sur une clause de votre contrat. Les motifs les plus fréquents sont :
– Le non-respect des obligations de protection : C’est la cause principale. Votre contrat vous impose quasi systématiquement d’utiliser un antivol mécanique homologué (chaîne ou U, certifié SRA ou NF/FFMC). Si vous ne pouvez pas fournir la facture d’achat de cet antivol, ou si la moto n’était protégée que par son bloque-disque ou son Neiman, l’assureur peut refuser sa garantie. Certains contrats exigent aussi que la moto soit attachée à un point fixe (poteau, arceau…).
– L’absence de preuve de l’effraction : C’est un argument de plus en plus utilisé avec la généralisation des vols électroniques (« mouse jacking »). L’expert ne constate aucune trace de forçage sur le Neiman ou l’antivol (qui a été emporté avec la moto). L’assureur en déduit que les conditions de garantie ne sont pas remplies. C’est une clause souvent jugée abusive par les tribunaux.
– La fausse déclaration ou l’aggravation du risque : Si vous avez déclaré que votre moto dormait dans un garage fermé alors qu’elle a été volée dans la rue, l’assureur peut invoquer une fausse déclaration pour annuler le contrat.

Quelle est la procédure à suivre pour contester un refus ?
Ne baissez pas les bras. La procédure de contestation est gratuite et souvent efficace.
➡️ 1. La contestation par lettre recommandée
C’est la première étape. Rédigez un courrier recommandé avec accusé de réception au service réclamation de votre assurance. Dans cette lettre, contestez point par point les arguments du refus. Si l’on vous reproche un antivol non conforme, mais que vous aviez bien un U SRA, joignez la facture. Si l’on vous oppose l’absence d’effraction, argumentez que le vol électronique est une forme d’effraction immatérielle. Restez factuel et courtois.
➡️ 2. La saisine du Médiateur de l’assurance
Si la réponse de l’assurance est négative ou si vous n’avez pas de réponse sous deux mois, vous pouvez saisir gratuitement le Médiateur de l’assurance. C’est une autorité indépendante dont le rôle est de trouver une solution amiable aux litiges. Vous devrez lui soumettre votre dossier complet (contrat, déclaration de vol, lettre de refus, votre courrier de contestation…). Son avis, bien que consultatif, est très souvent suivi par les compagnies d’assurance.
L’avis de l’avocat spécialisé en droit des assurances
« Face à un refus, il ne faut jamais se décourager. La jurisprudence est souvent plus favorable à l’assuré que ce que les contrats laissent penser. La clause qui exige de ‘lier la moto à un point fixe’ est souvent jugée abusive si aucun point fixe n’est disponible. De même, l’absence d’effraction pour un vol électronique est de plus en plus contestée avec succès. Le Médiateur de l’assurance est une arme redoutable et gratuite. Constituez un dossier solide et factuel, et présentez-le de manière claire. »
Ne subissez pas une double peine
Le vol de sa moto est une épreuve psychologique et financière. Subir en plus un refus d’indemnisation peut être dévastateur. Ne considérez jamais la première lettre de refus de votre assureur comme une décision finale.
En analysant précisément votre contrat, en montant un dossier de contestation solide et en utilisant les voies de recours amiables comme le Médiateur, vous avez de réelles chances de faire valoir vos droits. C’est un combat qui en vaut la peine.
Foire Aux Questions (FAQ)
🤔 L’assurance me demande de fournir les deux jeux de clés, est-ce normal ?
Oui, c’est une procédure standard. L’assureur veut s’assurer que le vol n’a pas été facilité par une clé laissée sur la moto. La non-restitution des deux jeux de clés est un motif de refus de garantie quasi-systématique.
💰 Comment est calculé le montant du remboursement ?
Cela dépend de votre contrat. Soit vous êtes remboursé en « valeur à neuf » (si la moto est très récente), soit, le plus souvent, en « valeur de remplacement à dire d’expert » (VRADE). Un expert va déterminer la valeur de votre moto sur le marché de l’occasion juste avant le vol, en se basant sur son âge, son kilométrage et son état. Une franchise est presque toujours déduite de ce montant.
⏱️ Quel est le délai légal pour être indemnisé ?
Après votre déclaration de vol, il y a un délai légal de recherche de 30 jours. Si la moto n’est pas retrouvée à l’issue de ce délai, l’assureur dispose ensuite d’un délai (généralement 15 à 30 jours selon le contrat) pour vous faire une proposition d’indemnisation.