C’est une légende tenace qui a la vie dure sur le bitume : « À moto, on ne risque rien avec les radars, ils ne prennent que par l’avant ». Pendant des années, de nombreux motards ont profité d’une certaine impunité face aux radars automatiques qui ne photographiaient que la plaque d’immatriculation avant, absente sur un deux-roues. Mais cette époque est-elle révolue ? Une moto peut-elle être flashée et son propriétaire verbalisé ?
La réponse est aujourd’hui un grand oui, sans aucune ambiguïté. Loin d’être protégés, les motards sont désormais dans le viseur de radars de plus en plus sophistiqués. Ce guide complet fait le point sur les technologies qui ont changé la donne et sur la réalité des risques encourus par les motards en infraction.
Les infos à retenir
- ✅ Oui, les motos sont flashées : L’idée que les motos ne sont pas verbalisables par les radars automatiques est aujourd’hui un mythe totalement faux.
- 📸 La technologie a évolué : Les radars double-face et les radars tourelles, désormais très répandus, flashent le véhicule à la fois par l’avant et par l’arrière, rendant l’identification de la plaque d’immatriculation des motos infaillible.
- ⚖️ L’amende est parfaitement valable : Une amende reçue suite à un flash par l’arrière est tout à fait légale. La photo de la plaque arrière suffit à identifier le propriétaire du véhicule.
- 🏍️ L’identification du pilote : En cas de grand excès de vitesse, même si le pilote n’est pas identifiable, c’est le titulaire de la carte grise qui est pécuniairement responsable de l’amende.
La fin de l’impunité : les radars qui flashent par l’arrière
L’âge d’or des motards face aux radars est terminé. Pour mettre fin à ce sentiment d’inégalité, les autorités ont déployé massivement des équipements capables d’identifier tous les véhicules, y compris les deux-roues.
Les radars double-face 📸
Apparus dès 2015, ces radars fixes sont redoutables. Lorsqu’un véhicule est en infraction, il déclenche un premier flash qui photographie l’avant du véhicule, puis un second flash, quelques mètres plus loin, qui photographie l’arrière. Pour une voiture, cela permet de mieux identifier le conducteur. Pour une moto, cela permet tout simplement de capturer la plaque d’immatriculation et de rendre la verbalisation possible.
Les radars tourelles (Mesta Fusion 2) 🗼
Ce sont les radars les plus modernes et les plus polyvalents, installés en hauteur sur de grands mâts. Ils sont capables de surveiller plusieurs voies de circulation et plusieurs véhicules en même temps. Surtout, ils peuvent être paramétrés pour flasher en rapprochement (par l’avant) ou en éloignement (par l’arrière). Ils sont donc tout à fait capables de verbaliser une moto en infraction en ne flashant que sa plaque arrière.
La question des radars est un sujet de préoccupation pour tous les motards. Les sanctions peuvent être lourdes, comme l’explique notre article sur les risques de rouler sans chicane.
Que se passe-t-il après le flash ?
La procédure est exactement la même que pour une voiture.
- La photo de votre plaque arrière est envoyée au Centre National de Traitement (CNT) à Rennes.
- Votre plaque est lue et associée aux informations de votre certificat d’immatriculation (carte grise).
- L’avis de contravention est envoyé par courrier à votre domicile.
L’amende et le retrait de points correspondants sont donc parfaitement légaux et applicables.
Focus : Et l’identification du conducteur ?
C’est la seule nuance qui subsiste. Pour un grand excès de vitesse (plus de 50 km/h au-dessus de la limite), qui est un délit, le conducteur doit être formellement identifié. Avec une photo prise par l’arrière et un pilote casqué, cette identification est difficile. Cependant, pour les excès de vitesse classiques (contraventions), la loi (article L121-3 du Code de la route) prévoit que c’est le titulaire du certificat d’immatriculation qui est redevable pécuniairement de l’amende, sauf s’il peut prouver qu’il n’était pas le conducteur. Vous recevrez donc l’amende, mais les points ne seront pas forcément retirés si vous contestez sans dénoncer personne (une procédure appelée « consignation »).
Le mythe de l’impunité, une illusion coûteuse
En conclusion, croire qu’on peut rouler à moto au-dessus des limitations de vitesse en toute impunité est aujourd’hui une illusion qui peut coûter très cher. Avec la généralisation des radars double-face et des tourelles, la quasi-totalité du parc de radars fixes est désormais capable de verbaliser les deux-roues motorisés.
Le flash par l’arrière est une technologie éprouvée et les amendes qui en découlent sont parfaitement valables. La meilleure (et la seule) façon de préserver les points de son permis et son portefeuille reste donc de respecter les limitations de vitesse, que l’on soit au guidon d’une moto ou au volant d’une voiture.
La législation évolue. Découvrez par exemple s’il est possible de vendre une moto sans contrôle technique.
Foire Aux Questions (FAQ)
Les radars mobiles ou embarqués peuvent-ils flasher les motos ?
Oui. Les radars « hiboux » (trépieds) et les radars embarqués dans les voitures des forces de l’ordre peuvent être positionnés pour flasher en éloignement (par l’arrière) et sont donc très efficaces contre les motos. Les « voitures-radars » privées qui flashent en roulant sont également redoutables.
Un support de plaque incliné permet-il d’éviter le flash ?
C’est illégal et de moins en moins efficace. Les plaques d’immatriculation doivent respecter un angle réglementaire. Une plaque trop inclinée est une infraction en soi (amende de 135€). De plus, les caméras des radars modernes sont de plus en plus performantes et peuvent souvent lire les plaques même si elles ne sont pas parfaitement dans l’axe.
Les radars de feu rouge flashent-ils les motos ?
Oui. Les radars de feu rouge sont positionnés pour photographier l’arrière du véhicule qui franchit la ligne. Ils sont donc parfaitement efficaces pour verbaliser les motos qui grillent un feu.
